samedi 23 juin 2012

Bienvenue dans les Cariboo

Me revoilà, toujours en retard, pour vous raconter mon séjour dans les Cariboo. Pour les info plus fraîches, je vais bien, et je suis maintenant dans les Rocheuses, pour encore 2 semaines.
 
Retour sur mon trip dans les Cariboo, chez les "red necks", comme ils disent ici."Red Neck" (cou rouge), c'est le terme employé au Canada pour qualifier les pecnos.
 
Après ces longues lignes droites où les camions roulent comme des fous, j'arrive à l'entrée de la piste pour Road's End farm (La ferme de la fin de la route). C'est une route de 15km de graviers, mais j'avoue que celle ci se fait très bien avec ma "p'tite voiture" (comparé au gros 4x4). Très jolie route où les vaches sont en semi liberté: les pâtures sont cloturées mais les portails ouverts donc les vaches vont un peu où elles veulent. Il y a quelques fermes le long de la route dont la ferme du 'vieux mac Donald"! Si si, ce n'est pas une blague.  
Pâturages le long de la gravel road
Au bout de l'une des logging roads (pistes construites pour les coupes de bois), j'arrive à Road's End Farm, chez Terri et Chris. La grande question était de savoir qui sont Terri et Chris? Hommes, femmes? Ces 2 prénoms sont féminins et masculins. Fin du suspens, je suis accueillie par Terri (femme) et Kasha, la chienne.
Je suis agréablement surprise, car je ne savais pas trop à quoi m'attendre, ou plutôt, je m'attendais à quelque chose comme Medicine Farm. Au bout de 15km de route non goudronnée, il n'y a ni électricité, ni réseau de téléphone portable. Toutefois, il y a une ligne de téléphone fixe, mais pas internet.
J'avoue que se sont toutes ces raisons qui m'ont fait choisir cette ferme au milieu de nulle part! Après tout, je suis au Canada, pays des grands espaces!
Je vous rassure je n'ai pas vécu à la chandelle. Vive les panneaux solaires !
Petit tour dans le jardin et rencontre avec Christopher! C'est leur 4ème saison en tant que ferme bio (non certifiée). Pour la 4ème saison, c'est déjà assez grand, surtout quand on fait tout à la main. Oubliez tracteur et autre modernité!
 




 
Nos journées étaient assez longues. En tant que volontaire, je ne suis pas sensée travailler autant qu'eux, mais j'étais la seule aide et il y avait beaucoup à faire. Donc, on a bossé en moyenne 9 h par jour, mais le rythme n'était pas trop soutenu! Début de journée vers 7h du matin: nourrir toute la "petite famille": les 16 poules (qui ne seront plus que 14 à la fin de mon séjour, car tuées par un renard), 4 canards, les chèvres, les 7 petits cochons et enfin Kasha la chienne et les 3 chats. Je crois avoir fait le tour! En fait non, il y a aussi 3 chevaux et une quarantaine de têtes de bétail. Mais pour eux, à part bouger les clôtures tous les 2 jours, ils ne sont pas trop exigeants. 
Milton et Gwendoleen


Kasha
Puis, c'est l'heure du petit déj, tous les jours différent: bacon, œufs, ou pancakes avec sirop d'érable bien sûr, pain maison...
Et ensuite départ pour le jardin. Suivant les jours, ou plutôt la lune (oui, ici on travaille en biodynamique, c'est à dire avec les cycles lunaires), c'était plantation, transplantation, désherbage, semis directement dans les lits ou en pots... Bref de quoi bien être occupé - Mix de salade, radis, navets, petits pois, haricots, brocolis, choux de Bruxelles, courgettes, ... 
Puis les soirées, relativement courtes, car nous étions plutôt fatigués, on les a passé à regarder les animaux qui font leur show. Canards et chèvres sont de vrais divertissements à eux seuls. Nous avons essayé de rester debout un soir pour voir les étoiles mais 22h00, on ne tenait plus, on est allé se coucher. Donc, je n'ai pas vu les nuits étoilées des Cariboo.
 
Il faut aussi que je vous présente Amadéus, le kid (chevreau), qui vit avec nous dans la maison. Un sacré personnage!
 







Quand je suis arrivée, il avait 8 jours. Sa mère ne voulait pas de lui et était le plus chétif d'une portée de 3 chevreaux, et aussi le seul mâle. Donc, Terri a joué la mère de substitution et l'a nourri. Comme il faisait encore trop froid, il dormait bien sûr à l'intérieur. Mais allez apprendre à un chevreau à faire pipi dehors! Et c'est un petit bouc, donc un fichu caractère! Mais si mignon!
Des anecdotes avec Amadeus, j'en ai à la pelle. Il se comporte très bien en voiture, il dort, les enfants l'adorent, les adultes aussi. Ca surprend toujours de se balader avec une chèvre en ville, même à Williams Lake!
Bref, Amadeus rythmait nos journées.
 
J'étais en congé les samedis et dimanches. Donc, le samedi, c'était direction la bibliothèque de Williams Lake pour internet: emails, recherches diverses pour mon voyage. Puis visite des environs.
Nous sommes allés en 4x4 avec Chris voir le lac "proche" de la ferme. Très joli, mais c'était limite accessible, même en 4x4.
 





 
Il y a une cabane privée au bord du lac. Le propriétaire la laisse ouverte pour les éventuels visiteurs qui cherchent un endroit où dormir ou se reposer. On peut lire les messages laissés dans le "livre d'or" par les visiteurs  venus des 4 coins du monde échoués là, et le propriétaire.
On a également fait une baignade dans la rivière qui passe dans l'immense propriété des parents de Terri. Sa mère est propriétaire d'un ranch de1200 acres (un peu moins de 600ha) avec je ne sais combien de vaches et taureaux. Le grand père de Terri d'origine allemande est arrivé là il y a une soixantaine d'année au moins, y a fait fortune et acheté beaucoup de terre, dont la propriété où vit Terri (40ha).
 
Knife Creek River






 
Mon dernier dimanche, Chris et moi sommes allés à Barkerville (environ 200 km au Nord-Est de Williams Lake). C'est une ancienne ville du temps de la ruée vers l'or, complètement rénovée. Des bénévoles, en habit d'antant animent la ville, et nous racontent quelques histoires du temps des chercheurs d'or. La ville compte évidemment son ChinaTown puisque les chinois sont venus au Canada pour construire le chemin de fer et pour l'or.
 















 
Le lendemain, c'est jour du grand départ pour moi. C'est toujours aussi difficile de quitter un endroit où j'ai eu tant de bons moments.
Je prends la route, direction Shuswap Lake, sous la grisaille et la pluie. Après la région des lacs, me revoilà un peu plus vers le sud autour de Kamloops. Région semi-désertique à la limite entre cariboo et Thompson Valley.
 
Lac des Roches


Autour de Kamloops



J'arrive enfin à mon hostel où je passerai 2 nuits avant de reprendre la route pour Golden. Hostel hors du commun: c'est un train sur le bord de Shuswap Lake. J'ai donc dormi dans un wagon réaménagé.
 
Shuswap Lake


Mon hostel pour 2 nuits



 
Après cet arrêt de 2 nuits, départ pour Golden. Enfin presque.
La highway 1 est fermée quelques km avant Golden à cause d'une coulée de boue, due aux très fortes pluies tombées depuis 3 jours. C'est apparemment assez courant sur cette route. Donc arrêt obligatoire à Revelstoke. La route devait ré-ouvrir, mais la pluie incessante a repoussé l'ouverture au lendemain. J'ai par chance trouvé un hostel, le seul lit disponible était en sous sol avec des tree planters (planteurs d'arbres). Finalement, ils n'étaient que 6 dont une fille. C'est un boulot que beaucoup de jeunes font, car ils sont payés au nombre d'arbres plantés et pour les meilleurs, ils se font d'énormes salaires. Mais le boulot est ingrat, notamment pour ce groupe, qui plante des arbres dans les montagnes à une heure de route de Revelstoke, sous la neige mouillée de printemps. Ils sont rentrés "congelés".
 
Le lendemain, la Highway ré-ouvrira vers 11h, donc je peux prendre ma place dans la file d'attente et oh surprise, le soleil est de retour. Quelle chance pour moi, car Revelstoke est magnifique et la route en direction de Golden également.
 




 
Vers Roger Pass (le Col Roger), en effet, j'ai pu constater l'énorme travail qu'ils ont accompli pour dégager la route.
 

 

Je suis arrivée enfin, après 3 jours, à Beaverfoot Lodge, 25km après Golden. Et cette fois, je m'améliore un peu, il n'y a plus que 12.5 km de piste au lieu de 15km pour Road's End Farm!
 
Gros bisous à tous,
Et à bientôt pour de nouvelles aventures rocambolesques...

mercredi 6 juin 2012

Départ de Tofino

A l'heure où je vous écrit, je suis bloquée à Revelstoke au début des Rocheuses! Il pleut comme vache qui pisse si vous me permettez l'expression! Je reviendrai là dessus un peu plus tard!
 
Retour sur mon départ de Tofino. Mes préparatifs de départ ont été un peu long. J'avoue avoir eu un peu de mal à quitter Tofino après 6 mois.
Je devais aller à Hot springs Cove (sources chaudes) sur une île voisine (1h30 de bateau), mais finalement, je me suis contentée d'un whale watching. Mais, pas pour rien! Certes, c'était sous la pluie, mais nous avons vue une baleine grise. Ou tout au moins son dos. La mer était un peu trop agitée. Mais elle était incroyablement proche de nous.
 


 
Le lendemain, nous avons organisé un tea time party (un gouter) avec tous les employés et volontaires du jardin. Nous avons pu goûter dehors, sous le soleil revenu!
 




 
Je suis partie finalement le samedi 5 mai au matin avec Kaori (Japon) et son boyfriend (volontaires aux jardins). Je les ai déposé à Nanaimo, où j'ai passé la nuit. Mais avant de quitter l'île, j'ai dineé chez Amanda et Pavel à Qualicum et leur dire au revoir.
Le départ s'est bien passé, mais avec un gros pincement au coeur.
Dimanche matin, direction le ferry pour Horseshoe Bay et le continent.
J'ai refais pour la 2ème fois la route pour Whistler. Toujours aussi belle! Mais je n'accroche toujours pas whistler.
 


 
Je me suis trouvée un coin tranquille dans une parc près d'un lac pour pique-niquer et profiter du soleil et du paysage. 



Je me suis accordée un 2ème stop pour voir Nairn Falls (chute d'eau) avant mon escale à Pemberton.
 

Nairn Falls


One Mile Lake - Pemberton



Après une bonne nuit de repos, me voilà repartie sur la route direction 150 Mile House.
Après Pemberton, le paysage change radicalement. Je me retrouve dans une étroite vallée et ça grimpe... Et oh surprise la neige est toujours d'actualité, mais heureusement, la route est bien dégagée. C'était limite angoissant, cette vallée étroite et pas un chat sur la route. Les lacs sont en train de dégeler, mais pas vraiment moyen de m'arrêter pour une pause photo car la route est sujette aux avalanches ou chutes de pierres.
J'arrive enfin à Lillooet et son magnifique lac.
 
Seton Lake - Lillouet

Après Lillooet, le paysage change encore. De la neige, je passe à la sécheresse. Tout est jaune, les arbres sur le côté de la route sont noirs. Il y a en effet eu un incendie récemment. Et quelques jours après mon arrivée à 150 Mile House, on apprendra qu'il y a un autre incendie dans les environs.
C'est sûr, ce n'est pas du tout ce à quoi l'on s'attend quand on pense au Canada. surtout en remontant vers le Nord!
 




Et en contre-bas, dans le canyon, la Fraser River bouillonne, couleur marron, boueuse.
Je rejoins ensuite la Highway 97 qui file droit vers le Nord. C'est la route pour se rendre au Yukon et en Alaska. C'est aussi la route des chercheurs d'or, d'où le nom des villes que l'on traverse: 70 Mile House, 100 Mile House, 140 Mile House, 150 Mile House...toutes aussi hideuses les unes que les autres. Oui, j'assume, c'est vraiment moche!
Les Cariboo, c'est aussi la région des lacs. Mais, comme son mon l'indique ce n'est absolument pas la région des Caribous. Pourquoi ce nom, j'avoue avoir poser la question à plusieurs reprises, mais personne ne sait!
 
La suite de mon périple et mon séjour à Road's End Farm au prochain épisode.